Dans sa conférence TED, le consultant et écrivain Nigel Marsh, insiste sur l’importance d’instaurer un équilibre vie privée-vie professionnelle. Il y décrit avec humour sa journée idéale, censée parfaitement combiner les pôles personnel et professionnel.
En voici le programme:
- Se réveiller bien reposé après une bonne nuit de sommeil.
- Faire l’amour.
- Promener le chien.
- Prendre le petit-déjeuner avec ma femme et mes enfants.
- Refaire l’amour.
- Conduire les enfants à l’école en allant au travail.
- Travailler trois heures.
- Faire du sport avec un ami au déjeuner.
- Travailler à nouveau pendant trois heures.
- Prendre un verre au pub avec des amis en début de soirée.
- Retourner à la maison pour dîner avec ma femme et mes enfants.
- Méditer pendant une demi-heure.
- Faire l’amour.
- Promener le chien.
- Refaire l’amour.
- Aller au lit.
Malheureusement il fallait ici beaucoup promener le chien: trop ambitieux, mais le programme était pas mal non? 🙂
Les vies que nous vivons, aux rythmes effrénés et parfois sans prise de recul, nous font nous comporter en pilote automatique et oublier à quel point notre vie privée, nos relations et nos centres d’intérêts sont ce qui fait notre joie profonde. Et nous transforment en bêtes, dans certaines entreprises, bonnes pour les « abattoirs de l’âme ». Nos journées ressemblent plutôt alors à une sorte de tunnel dans lequel la vie est aspirée jusqu’au week end, week end qui nous sert alors à dormir sur le canapé pour retrouver l’énergie…de retourner dans le tunnel.
Pression + peur=cocktail explosif
La pression des résultats et de la performance, et depuis quelques mois la pression relative à la peur de perdre son travail ou de ne pas en retrouver à cause du Covid, nous font oublier ce qui est important et fondamental. Et que nous ne retrouverons jamais une fois perdues ou altérées: notre santé et nos relations. Il ne s’agit pas de prendre tout à coup des décisions radicales (quoique parfois salutaires lorsque la jauge a été complètement dépassée) mais d’instaurer des rituels par petites touches. De prendre des décisions sur ce qui compte ou sur ce qui compte moins. De changer un petit quelque chose, qui en entraînera un autre, avec la prise de conscience que finalement, prendre du temps pour soi ne devrait jamais être vu comme un sacrifice ou une offense. Car on le sait bien: ce n’est pas parce que vous vous serez surengagé dans un poste que vous aurez gagné votre sésame pour un job à vie et qu’on ne vous licenciera pas lorsque votre tête ne reviendra plus à la Direction.
Et si demain tout s’arrêtait?
Enfin, il n’est pas question ici de diaboliser l’entreprise et encore moins le travail qui peut être une source immense d’épanouissement et qui reste aujourd’hui le moyen de subsistance. Mais de dire que ce moyen de subsistance ne devrait pas prendre toute la place. Tout simplement, parce que, à la fin de nos vies ou lorsque quelque chose de grave nous arrive, nous ne nous disons pas que que nous aurions dû faire plus d’heures au boulot.
Mais que nous aurions dû promener le chien plus souvent, finalement.