Mesdames, combien valez-vous ?
Combien de fois vous êtes-vous retrouvée à vous dire, quelques mois après avoir été embauchée : « Pourquoi ai-je accepté ce salaire ? »
Dernier entretien pour un poste d’assistante administrative. Une femme d’une quarantaine d’années, expérimentée, bien formée, avec une présentation claire. Pour moi qui accompagne des femmes à valoriser leurs compétences, à négocier leur salaire et à reprendre la main sur leur trajectoire, c’est le moment clé : la fameuse question sur les prétentions salariales.
Encore une fois, les réponses tombent, toujours les mêmes :
« Je ne sais pas trop, je n’ai pas tellement d’idée du marché. »
« Je veux juste un salaire équivalent à ce que j’avais avant. »
« Je n’ai pas de gros besoins. »
Chaque mot compte ici. Et certains devraient être rayés.
« Je ne sais pas trop » : donc, pas de recherches ? Pas d’estimation de ce que vous valez sur le marché ? Ou simplement pas l’audace d’annoncer un chiffre ?
« Je veux juste » : comme si demander un salaire juste, correspondant à vos compétences réelles, relevait de la faveur.
« Je n’ai pas de gros besoins » : depuis quand le salaire est-il lié à vos besoins personnels plutôt qu’à votre valeur sur le poste ?
Comment savoir si vous êtes bien payée ?
Première question à se poser : êtes-vous capable de dire combien vous valez ? Sur le marché. Pas en tant que personne. En tant que professionnelle.
Et ça se travaille. Ce n’est pas inné, ce n’est pas réservé à celles qui ont « confiance en elles ». Cela s’analyse, se prépare et se structure.
Faites vos recherches. Utilisez les outils disponibles :
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En France, l’Apec ou les grilles de rémunération par secteur.
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Sur LinkedIn, en comparant les profils similaires au vôtre dans la même région.
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En Suisse, Salarium est un outil fiable pour estimer son salaire.
Regardez les écarts. Recoupez les sources. Demandez. Contactez. Évaluez.
Et surtout, définissez une fourchette de rémunération cohérente avec votre parcours, votre expérience, vos compétences et vos responsabilités.
C’est votre point d’ancrage. Sans ça, vous êtes à la merci de l’offre.
Négocier, ce n’est pas se justifier
En entretien, vous êtes dans un échange. Pas dans une épreuve. Pas dans une demande de validation. L’entreprise n’a pas tous les pouvoirs. Elle a des besoins. Vous avez des compétences.
Vous avez le droit de poser vos conditions. De dire ce que vous souhaitez. Ce que vous acceptez. Ce que vous refusez.
Un entretien de recrutement, ce n’est pas un examen. C’est un moment pour aligner une offre avec une demande, et ça vaut dans les deux sens.
Se faire accompagner pour reprendre le contrôle
Vous n’avez pas travaillé depuis plusieurs années ? Vous doutez de votre valeur ? Vous avez du mal à vous positionner face à un recruteur ?
C’est exactement pour ça qu’un accompagnement professionnel existe.
Faire un bilan professionnel, c’est aussi apprendre à valoriser ses compétences, clarifier ses forces et se repositionner sur le marché du travail avec des arguments solides. Cela permet de regagner de l’assurance pour négocier une augmentation, changer de poste ou préparer un entretien de recrutement sans se brader.
Le CPF peut d’ailleurs financer ce type d’accompagnement, notamment via un coaching professionnel personnalisé.
Alignement salaire / compétences : un travail de fond
Sans connaissance de votre propre valeur, ni du marché, ni de la concurrence, vous êtes en déséquilibre.
Vous n’êtes pas là pour « avoir votre chance ». Vous êtes là parce que vous avez quelque chose à proposer. Et ce quelque chose se paie. Pas symboliquement. Concrètement.
Ce n’est ni prétentieux, ni déplacé. C’est la base d’un positionnement professionnel juste.
En résumé
– Faites vos recherches : métier, secteur, zone géographique
– Préparez une fourchette de salaire réaliste
– Clarifiez vos seuils : minimum acceptable, idéal visé
– Osez poser vos conditions
– Appuyez-vous sur un accompagnement si besoin
Et surtout : ne négociez plus à bas prix.